Etape 2 : le grand jour de Vervaeke

9 février 2025 - 12:25

Depuis la forteresse d'Al Rustaq, théâtre majestueux du départ, le peloton a éprouvé des difficultés à contenir les assauts répétés des baroudeurs, peu effrayés par les 203 kilomètres proposés par cette 2e étape, la plus longue du Tour of Oman. Une échappée de cinq a ouvert la route avant de recevoir le renfort à mi-parcours de Louis Vervaeke (Soudal Quick-Step) et Mikel Azparren (Q36.5 Pro Cycling Team), qui ont réussi l'exploit de boucher cinq minutes, soit l'avantage du groupe de tête au pied de Bousher Al Amerat, coup d'envoi du final musclé. Le Belge et l'Espagnol ont alors accéléré pour s'isoler avec Magnus Kulset (Uno-X Mobility). Le trio comptait toujours cinq minutes à l'entame des 30 derniers kilomètres. Mais il ne restait plus qu'une grosse minute lorsque Vervaeke a joué son va-tout à l'entame des dix derniers kilomètres. Le puncheur de 31 ans, fidèle équipier depuis ses débuts chez les pros, est allé chercher la première victoire de sa carrière professionnelle au bout du suspense et d'un grand numéro, résistant pour deux secondes au retour d'un peloton secoué par plusieurs chutes dans les derniers hectomètres. Il s'impose sur les hauteurs de Yitti Hills devant son coéquipier Valentin Paret-Peintre et Sean Flynn (Team Picnic PostNL) pour devenir le nouveau leader du classement général.

Tour of Oman 2025 - Highlights of Stage 2

Une échappée courtisée
Avant le départ de la 2e étape, de nombreux coureurs trouvent refuge dans l'ombre offerte par la muraille ocre du Fort d'Al Rustaq. Le soleil tape fort en début de matinée et la route s'annonce longue : les 202,9 kilomètres du jour constituent le défi le plus long proposé sur la 14e édition du Tour of Oman. Ils sont 119, comme le nombre de coureurs à avoir franchi la ligne d'arrivée la veille, à s'élancer à 10h14. Les candidats à l'échappée sont légion. Deux membres de Soudal Quick-Step tentent d'organiser un groupe conséquent. Il faut attendre le km 9 pour voir le bon coup se dessiner. Désireux de conserver sa tunique dorée de leader du classement de la combativité, Kane Richards (Roojai Insurance) trouve l'ouverture en compagnie de Rodrigo Alvarez (Burgos Burpellet BH), soit le même binôme repris à 25km de l'arrivée de la 1re étape.

L'audace de Vervaeke
Ils sont vite rejoints par Mohamed Al-Wahibi (Oman), lui aussi déjà échappé la veille, puis Mundher Al-Hsani (Oman) et Magnus Kulset (Uno-X Mobility) au km 24. Le peloton se montre indécis. Il laisse d'abord l'écart enfler largement, jusqu'à six minutes... puis explose en trois parties (km 34). Le calme revient, le regroupement s'opère, puis un contre de 17 hommes se forme (km 63). On y trouve Valentin Madouas (Groupama-FDJ) et Ethan Hayter (Soudal Quick-Step). Mais le peloton se regroupe et Louis Vervaeke (Soudal Quick-Step) décide de sortir seul malgré les cinq minutes qui le séparent du groupe de tête à 140 km de l'arrivée.

Le groupe de tête se renforce

L'entreprise paraît périlleuse. Mais le Belge parvient à faire la jonction à 102 km de l'arrivée avec Mikel Azparren (Q36.5 Pro Cycling Team), qui l'avait rejoint 19 bornes plus tôt. Ils sont alors six en en tête de course, Al-Hsani ayant été distancé dans la montée de Fanja (112,5 km), où Alvarez est passé en tête devant Kane, comme lors du sprint intermédiaire de Wadi Al Maawil (144 km). Madouas, seul (120km) puis accompagné du coureur de Movistar Orlis Aular (106 km), tente de se mêler à ce festin d'audacieux. Le vice-champion olympique et le Vénézuélien reviennent à 4'00" (93 km) alors que le peloton est relégué à 7'05". Mais ils sont avalés par la meute au niveau du 2e sprint intermédiaire (61 km - Al Kabar), remporté 5'45" plus tôt par Alvarez devant Kane.

Un trio fait de la résistance
L'échappée se disloque dans Bousher Al Amerat, une montée de 3,3 km à 9,8%. Au sommet (48 km), on ne trouve plus que Kulset, Vervaeke et Azparren qui passent en tête dans cet ordre. Ce trio fait de la résistance malgré le vent de face et le tempo de l'équipe Jayco AlUla. Il y a toujours cinq minutes à 30 km du but. Mais l'écart n'est plus que de 1'30" lorsque Vervaeke s'isole dans l'avant-dernière montée du jour (Al Jissah), à 11 km de l'arrivée.

Vervaeke au bout de l'exploit
Le Belge réalise un grand numéro. Il compte encore une minute de marge, au pied de la montée finale (3 km dont 1,6 à 6,8%), alors que Groupama-FDJ impose son tempo. Il n'y a plus qu'une poignée de secondes à l'entame de la dernière ligne droite. Et Vervaeke finit par lever les bras, deux secondes devant son coéquipier Valentin Paret-Peintre, qui a réglé le sprint d'un peloton secoué par des chutes dans les derniers hectomètres.

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